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20 août 2008

EXÉTAT 2008 À KINSHASA. ENFANTS SURDOUÉS, POINTS DISTRIBUÉS OU COUP HEUREUX DU HASARD ?

EXÉTAT 2008 À KINSHASA. ENFANTS SURDOUÉS, POINTS DISTRIBUÉS OU COUP HEUREUX DU HASARD ?

Le modernissime Ministre de l'Enseignement a eu, ma foi, une idée de génie : diffuser sur le Net les résultats des examens d’État. Les « tenanciers » des cybercafés font actuellement excellentes affaires, leur établissement étant bondé d'anciens finalistes surexcités. Les vendeurs de journaux, par contre, traversent une crise sans précédent et nourrissent des pensées délétères et sinistres... Mais là n'est pas la question.

Au fur et à mesure de la sortie des résultats, notamment en ce qui concerne les écoles, collèges et lycées kinois, vu les performances extraordinaires réalisées par nos ex-élèves, je me pose un certain nombre de choses...

     1.    Les enfants kinois sont-ils surdoués ?

Nul ne peut en douter de nos jours : toute société humaine comporte toujours un ou plusieurs éléments dotés d'un intellect largement au-dessus de la moyenne. Que certains obtiennent plus de 80 % (voir plus de 90 %) à l'examen d’État, passe encore. Il est réellement des élèves plus que studieux qui méritent véritablement de tels pourcentages enviables. Mais que beaucoup obtiennent plus de 80 %, ça, c'est pas normal !... Il n'est déjà pas très clair que pas mal obtiennent aussi allègrement plus de 70 %. Connaissant le niveau culturel et scolaire de la plupart des moins de 18 ans kinois, il y a de quoi s'étonner. Dans mon quartier en particulier, j'en vois deux ou trois ayant fait des points catastrophiques au cours des quatre périodes, mais qui sautent présentement de joie, forts de leur diplôme ahurissant de 75 % ! J'en connais une autre qui pleura toute la nuit en réalisant qu’elle avait obtenu plus de 80 % alors qu’elle était consciente d'avoir échoué pour avoir mal coché. Par ailleurs, en classe, elle n'a jamais été une lumière. Et des cas de ce genre, il y en a à la pelle...

Je peux donc affirmer sans risques aucuns d'erreur que du moment que les surdoués dans toutes les sociétés sont plutôt rares, Kinshasa ne faisant certainement pas exception, cette vague des résultats élevés n’est pas à chercher dans l'intellect des finalistes, mais plutôt vers d'autres voies...

     2.    Les points auraient-ils été distribués comme des friandises ?

En toute honnêteté, il y a de quoi le croire ! Et quand je parle de « distribuer », je ne veux pas dire que l’exétat 2008 s’avérait si simple que même le plus cancre réussirait. J’entends plutôt par ce verbe corruption et trucage des points. Je n’affirme rien, mais je soupçonne cela, vu que des indices sérieux existent qui renforcent mes inquiétudes.

Outre ce que j'ai développé supra concernent les performances miraculeuses de pas mal de finalistes, le cas des établissements qui avaient fait néant et qui sont sortis de cet opprobre comme par magie quelque temps plus tard laisse dubitatif. Erreurs matérielles à corriger lors des saisies ? Soit. Toutefois, compte tenu du nombre important d'écoles concernées, l'hypothèse de l'erreur matérielle semble fragile...

De plus, comment expliquer que la majorité des meilleurs résultats sont concentrés dans une seule ville, Kinshasa, si ce n'est par la magouille ambiante qui y sévit comme une peste ? Avis à discuter de l'espace forum, où je suis tout disposé à lire vos commentaires et à y répondre si besoin est.

     3.    Un heureux hasard serait-il à l'origine des réussites en cascade ?

Dans bien des occasions, le dieu Hasard et son acolyte la déesse Chance exaucent les prières de celui qui les invoque, parfois même au-delà de ses espérances ! Un fainéant accompli peut parfaitement obtenir plus de 70 %, voire plus de 80 %, en cochant aléatoirement les cases des réponses.

Il convient cependant de savoir que dieu Hasard et déesse Chance ne débordent jamais de générosité...

C’est que toute personne rompue au calcul de probabilité vous dira sans ambages que la possibilité de voir plusieurs finalistes réussir avec au moins 70 % du fait d'avoir coché au gré du hasard est très faible. En d'autres termes, l'aléa a beau bien faire les choses, il n’explique pas ces si nombreuses réussites spectaculaires concentrées, je le répète, dans la ville Kinshasa.

     4.    Conclusion

§  Des finalistes appliqués et/ou à l’intelligence supérieure ne manquent guère dans la capitale de la RDC. Qu'ils aient obtenu 70% ou plus ne peut guère surprendre. Toutefois, les jeunes prodiges ne pullulent point dans les sociétés humaines...

§  Le hasard et la bonne fortune peuvent aussi expliquer certains résultats mirifiques, mais alors certains, pas tous, loin s'en faut. Certes, les gens bénis par Dame Chance s'avèrent nombreux, plus nombreux que les finalistes appliqués, mais ils ne sont pas nombreux au point d’expliquer cette vague de résultats mirobolants, du reste cantonnée à la seule ville kinoise

§  Il est par conséquent aisé de se dire qu’une telle manne de pourcentages résulte d'actions délibérées et suspectes non dues au hasard ni au mérite

En un mot, ça sent le trafic des points et la corruption qui va avec. Kinshasa, en effet, passe pour l’une des villes les plus corrompues au monde et ce, dans tous les secteurs de la vie !

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