Mes principes en rimes (octosyllabes et alexandrins)
MES PRINCIPES EN RIMES
1. La famille
Je ne conçois la famille que restrictivement
À mon sens, seuls la composent les proches parents
Le beau-père la clôture
L’oncle par alliance en est la serrure
Je n’ai de frères que mes frères utérins
À la rigueur, j’appelle ainsi mes cousins
Ma bru pour moi n’est pas ma sœur
Encore moins Sœur Chantal à la chorale
Même si celles-ci l’affirment avec chaleur
Avec une assurance rare
2. Échelle de valeurs
Dieu le Père, le Fils comme le Saint-Esprit
Occupe le plus haut point de la hiérarchie
Après vient la famille : on dit que c’est sacré
J’y suis né et c’est bien elle qui m’a supporté
Mes potes sont à la troisième position
Et « pote » n’est pas égal à « connaissance »
Des potes, en fait, je n’en ai pas à profusion
C’est que je suis solitaire de naissance…
Des connaissances, j’en ai plein
Pas trop solides sont nos liens
Au classement détient la quatrième place
Belle Musique qui jamais ne me lasse
Qu’elle soit dite profane ou religieuse
Je m’en tape les valseuses
De tout, vous pouvez me priver
Mais pas de Belle Musique
La télé peut être ennuyante, merdique
Mais il y a toujours une cassette à écouter
En cinquième position, je fous le reste
Y compris, ne vous trompez pas, les études
Y compris le boulot et ses turpitudes
Le travail, c’est chiant, les études, une peste
Malheureusement, mon destin
M’oblige à faire les deux, et c’est malin !
3. Ma vision de ce qui est établi
Le piètre argument « parce que c’est comme ça »
Pour moi, n’a aucun fondement
En fait, la meilleure des voies
Est de baser son jugement
Sur le pourquoi des choses, leur origine
Au lieu de tout gober comme des comptines
C’est de même pour la logique formelle
Une hypothèse de travail
La reine des sophismes les plus démentiels
Dans le fond remplie de failles
J’estime que je suis en droit de réfuter
Quelque fait qui échapperait à ma logique
Y compris nombre de passages bibliques
Ou quelques dogmes par l’Église inculqués
4. Vérité et franchise
Toute vérité n’est pas bonne à dire
Aiment à répéter les gens
Je n’applique cet adage que rarement
Il ne me va pas à ravir
Sauf en cas de médisance
Qu’il est louable de parler franc !
Même directe comme flèche qu’on lance
La vérité, quel excellent médicament !
Qu’on me traite de mal éduqué, d’impoli
Je m’en tape et j’en fais fi
Quel type d’homme donc es-tu
Qui détestes la vérité ?
Belle et nue
Si tenace et entêtée ?
5. Ma vision de « Parce qu’Untel a dit »
Quantité de gens prennent pour argent comptant
Telle phrase d’un écrivain
Les maximes des sages sont telles des diamants
Tant qu’aux oreilles, elles paraissent sonner bien
Il est des proverbes, c’est vrai
Qui, comme le monde, sont vieux
Qui résistent aux raisonnements les plus tortueux
Mais de tels proverbes ne sont pas par milliers
Il suffit de les décortiquer savamment
En tablant moins sur la forme que sur le fond
Vous verrez qu’ils ne font pas l’unanimité
Dans la vie quotidienne, nous vous assurons
6. Les homosexuels
Tous les gays et les lesbiennes
Je les ai presque en haine
Seule la Bible m’oblige à la supporter
Cette engeance possédée
7. Les fêtes
Les réceptions entre potes
Je ne les ai pas en horreur
On y cause souvent dans la bonne humeur
Entre nous, un ou deux verres, on sirote
Cependant, les grandes fêtes m’indisposent
Je ne suis pas dans mon élément
Pire ! Je me sens tout chose
J’ai beau faire des efforts, sans grands changements
8. Les deuils
Je ne veille que dans les deuils des intimes
Les familiers comme les amis
Veiller est pour moi d’importance minime
Et cela n’est pas un délit
Quand l’intéressé est juste une connaissance
Ne vous déplaise, c’est bien ce que je pense
9. Quid de l’égalité ?
Sur Terre, au paradis comme en enfer
La stricte égalité s’avère utopique
C’est que l’ordre hiérarchique
S’impose par tous et ce, d’une main de fer
C’est comme cela la loi de la nature
Je vous le concède, cette loi est dure
Selon moi, ce principe est plus que vital
Loin s’en faut, il n’est point banal
C’est la raison pour laquelle
Il m’est très dur de traiter avec toutes les gens
Avec le même égard, le même ménagement
Pardi, je ne suis pas un ange, Dieu du Ciel !
10. Les reproches en mon endroit
Je pense avoir suffisamment de conscience
De jugeote en abondance
Pour séparer le pertinent du futile
L’essentiel de l’inutile
Il est des reproches qui n’en sont même pas
Qui, ma foi, n’ont pas lieu d’être
Ce sont des caprices de femme en émoi
Ou de lourds sermons de prêtre
D’aucuns prennent plaisir à faire la morale
Tout le temps, à tout bout de champ
Alors qu’ils font ce qu’ils défendent comme mal
Ils se croient parfaits et se trompent lourdement
Je trouve extrêmement embêtant, lassant
Des remarques mal à propos, sans fondement
11. Ma notion de force
Des muscles et de la masse
Le Très-Haut ne m’a point doté
Donc sur un ring ou lors d’un combat singulier
Je luis d’incompétence, je ne peux le nier
Par le poids des mots issus du choc des idées
S’extériorise l’énergie qui est en moi
Point n’est besoin que je lève mon petit doigt
Ma simple parole, parfois, ça fait trembler
Mon haltérophilie, c’est le raisonnement
Mes biceps, c’est ma cervelle
Mes coups faits de paroles frappent durement
Les uppercuts donnés par ma plume sont réels
12. La générosité
« Si tu as, dans la mesure du possible
Ne te lasse pas de donner »
De ce beau principe je me suis imprégné
De mon existence, j’en ai fait une cible
Mais gardez-vous un seul instant d’imaginer
Que je patauge dans la prodigalité
Lorsque je n’ai que pour moi seul
Il est rare que je pense à mon prochain
Pourquoi vouloir crever de faim
Ou vivre comme si j’étais dans un cercueil
Uniquement pour faire plaisir à autrui ?
Ou pour soulager ses ennuis ?
13. Esprit de sacrifice
Des sacrifices, tout individu en fait
Et pas par gaieté de cœur généralement
En ce qui me concerne personnellement
Pour dire le contraire, je ne suis pas prêt
Et de le dire, chuis pas fier
En effet, d’autres se sont sacrifiés pour moi
Ainsi, telle est ma prière
De vouloir travailler pour les autres avec joie
14. Moqueries
Pour avoir subi des railleries
Une grande partie de ma prime jeunesse
Je conçois parfaitement combien elles blessent
Et à quel degré elles laissent des cœurs meurtris
D’aucun individu je n’ose me moquer
Quand je le fais inconsciemment
Tout mon être en a la nausée
Si je me rends compte de cet égarement
Toi qui te complais à tourner en dérision
L’état, voire la vie d’Untel
Ton inconscience est réelle
Oui ! Ta bassesse d’esprit atteint les tréfonds
15. Facilités dans la vie
Certes, à la sueur de son front
Chacun devra gagner son pain
Cependant, selon moi, en aucune façon
Chercher à souffrir est un bien
Si nobles sont nos objectifs
User des voies raccourcis pour les atteindre
Ne peut pas être à craindre
Tant que ces voies présentent un air positif
De plus, pourquoi se compliquer l’existence
Lorsque l’on a tous les moyens de vivre mieux ?
Maximisons donc nos chances
Histoire que nous mourrions vieux
16. La drague
Une mesure de flatterie
Un bon soupçon de mensonge
Et voilà que la meuf plonge
Voilà qu’elle nage dans cette supercherie
On appelle cela « drague »
Devant la réalité, quel gag !
Seigneur Dieu ! Qui m’aimera donc tel que je suis
Moi qui déteste racoler ?
Le oui d’une meuf, je l’aurais par quelle chimie ?
De diable quel tour vais-je user ?
17. Mon goût du vestimentaire
Il n’est pas du tout logique
C’est selon mon entendement
Qu’à 30 degrés à l’ombre, en Afrique
L’on se plaise à porter de chauds vêtements
Pour raison de service ou pour son plaisir
Tel quidam porte des vestes
Avec chemise, polo ; cravate, du reste
On s’y étrangle, on y étouffe à mourir
Telle meuf aime mettre épaisse fourrure
Et lourdes bottes à ses pieds
C’est la canicule, mais elle n’en a cure
De son corps elle n’a point pitié
C’est bien là la résultante
D’une copie inadaptée des mœurs d’Occident
Un suivisme désespérant
Imitation d’une culture décadente
N’allez pas croire, par ces propos sévères
Que je me fous pas mal du vestimentaire
Bien s’habiller n’est pas un mal
Néanmoins, l’extravagance est condamnable
Il convient d’allier l’utile à l’agréable
De peur de sombrer dans le suivisme animal
18. L’intellectuel, à mon sens
À quoi bon être détenteur d’au moins cinq thèses
Possesseur de trois maîtrises
Si on ne fait qu’accumuler des bêtises ?
Sans aucun remords et avec un cœur de braise ?
Congolais je le suis ; j’ai honte de l’être
Bled Congo grouille d’intellectuels de papier
Malheur à ces professeurs d’université
Qui la vie décente ont fait disparaître
Destructeurs de la cohésion
Institutionnelle comme naturelle
Ils pactisent avec des démons
Nous plongeant dans une chute sempiternelle
Honte à ces « marchands de canon »
Qui peuplent l’hémisphère Nord
C’est eux qui ont instauré la loi du plus fort
Pour cela, ce sont des intellectuels de nom
Que l’opprobre te couvre, toi, élève, étudiant
Balayant la science d’un revers de la main
Passant de classe en magouillant, corrompant
Pour sûr, ta connaissance ne te sert à rien
Ouvrez vos oreilles très grand
Je vais vous expliquer comment
L’expression « homme intellectuel » je conçois
Dès qu’on sait lire et comprendre et lire un roman
Et qu’on peut résoudre une équation simplement
Je peux affirmer qu’on est dans la bonne voie
Mais ce détail ne suffit pas
Être intellectuel n’est pas que ça, loin de là
C’est aussi adopter un certain comportement
Une attitude de candeur, de modestie
C’est voir en toute probité les choses en grand
Sans cupidité, prétention ni fourberie
Toujours au service d’autrui
Dans la plus grande bonhomie
19. Ce que je pense des apparences
On dit que les apparences sont trompeuses
Il semble que s’y fier est une grosse erreur
Une telle déclaration est dangereuse
Et peut accoucher des choses sans profondeur
Pour sûr, elle ne marche pas dans tous les cas
C’est surtout dans les réalités négatives
Que se manifeste vive
La contradiction de cette soi-disant loi
Par un ou deux exemples je vais m’expliquer
Pour vos lanternes illuminer
Une meuf en pute habillée
A de fortes chances d’être une pétasse
Un homme qui a l’attitude bêtasse
A de fortes chances d’avoir l’esprit bouché
En revanche, une personne à l’air gentil
Très souvent ne l’est pas du tout en réalité
De même une apparente humilité
Cache presque toujours un cœur d’orgueil pétri
20. L’homme utile (mon idéal)
Ce mec n’et pas nécessairement un Apollon
Ni forcément fort comme Samson
Rien ne l’oblige à avoir le cerveau d’Einstein
Ni faire rire les gens à perdre haleine
L’homme utile rend service à la société
Soulage un tant soit peux ses maux
Dans sa vie, il fait un minimum de saletés
Pour son entourage, il n’est pas un fardeau
Il n’est pas obligé de voir les choses en grand
Ni de réaliser des actes très importants
Il suffit qu’il soit honnête et habile
Bref, il suffit qu’il soit utile…